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Page mise à jour en novembre 2024


Le colloque 2024 s'est tenu les 5 et 6 octobre 2024 à Paris 

En voici les premiers échos, en attendant le prochain numéro de JE est un autre en avril 2025


 

Retrouver du sens au travail,

de l’épreuve à la transformation

 Notre réflexion initiale

 

Dans les groupes de Soutien au Soutien proposés par l’AGSAS, la question du travail et du fonctionnement institutionnel devient très prégnante. S’y expriment des difficultés récurrentes, et plus spécifiquement souffrance et perte du sens au travail, dans un contexte mouvant qui nécessite une perpétuelle adaptation.

Dans le déroulé du dispositif, après le dire de l’insatisfaction viennent les hypothèses de compréhension et des pistes pour envisager du modifiable. C’est à l’interface entre le sujet et l’institution, entre l’individuel et le social, entre le Je et le Nous, que s’expriment les désirs de changement et de transformation. C’est à cette charnière que le sujet et le groupe peuvent remobiliser une pensée parfois bloquée, en état de sidération.

 

Le colloque AGSAS 2024 aura pour objectif de partager des pistes théoriques et pratiques sur ce qui permet de mettre en mots cette souffrance au travail, dans un langage qui permette de la comprendre, de la dépasser en y apportant le soin nécessaire tant sur le plan relationnel que sur celui des milieux de vie et des institutions.

Les conférences aborderont les processus en jeu dans le travail, les vulnérabilités qui s’y expriment ainsi que les pistes développées à partir de la « clinique » du travail et de la psychanalyse pour contribuer à promouvoir des organisations respectueuses du développement de l’humain à tous les âges de la vie.

Une table ronde montrera comment différents dispositifs, en tant qu’instances tierces, permettent de soutenir le sujet et de redonner du sens à son action.

Des ateliers inviteront les participants à co-réfléchir et à dégager des pistes pour remobiliser plaisir et désir nécessaires pour résister à ce qui peut faire souffrir au travail, pour créer des synergies et recréer du lien dans une société qui est trop souvent en déliaison.  

 


Samedi 5 octobre

 

Laurent Denizeau, anthropologue, avait proposé le thème suivant pour la conférence introductive : 

Les confinements : un lieu inédit pour interroger notre rapport au travail

Le 9 janvier 2020, l’OMS annonce la découverte d’un nouveau virus, apparu en Chine. Personne en Europe ne croit alors à une réelle menace. Deux mois plus tard, l’impensable a lieu : le monde est à l’arrêt. Nous nous retrouvons confinés et le télétravail apparaît de manière plus ou moins heureuse dans nos vies. Ce contexte se révèle une occasion inédite d’interroger notre rapport au travail. Entre burn-out en séries et difficultés de recrutement, que signifie pour nous travailler ? Qu’est-ce que notre rapport au travail révèle de la manière dont nous cherchons à faire société ?

Il a été empêché de venir, au dernier moment. Nous avons présenté son ouvrage (voir ci-dessous) et lu quelques extraits.

Puis, avec  le groupe de lecture à voix haute Dorie Capadine, c'est à travers la littérature qu'a été évoqué le travail et le sens qu'on y trouve, ou pas. 

Voici les lectrices en action !

 

La matinée s'est poursuivie avec 4 ateliers en parallèle :

Atelier de Philosophie AGSAS® avec pour mots inducteurs le doute, la fragilité, le sens, la présence.

 

L'après-midi a débuté avec la conférence de Bernard Golse, pédopsychiatre, psychanalyste, autour de la narrativité :

Des sens au sens : la narrativité permet-elle de tout supporter ?

Les insatisfactions et la souffrance au travail représentent un problème individuel et sociétal fondamental. Leur mise en récit qui peut conférer un sens (au sens d’une signification et d’une direction) au vécu douloureux est un outil bien évidemment précieux mais qui ne doit pas désamorcer le désir légitime de transformation de certaines des réalités du champ du travail

Conférence suivie d'échanges nourris avec les participants.

 

Ce fut ensuite une table ronde, préparée et animée par Françoise Dalia, réunissant Hélène Bellerose, Catherine Remermier, Claudine Cicolella, témoignant de dispositifs pouvant être 

Des instances tierces pour réduire la souffrance et soutenir la transformation ?

Pour des enseignants, des jeunes adultes, des salariés en souffrance au travail, de telles instances existent et s'adaptent aux évolutions du monde du travail.

 

 

 

Dimanche 6 octobre

 

La journée s'est ouverte avec Amandine Canovas et Jacques Pithioud, qui animent les session du Théâtre du vécu, et nous l'ont présenté sur un mode très vivant.

Théâtre du vécu

Le Théâtre du Vécu est un processus créatif : il s’agit pour les patients d’écrire un texte relatant un vécu personnel important et ensuite de le mettre en scène eux-mêmes, avec l’aide de professionnels du théâtre. Cette mise en corps peut les aider à mettre à distance, dans un parcours symbolique, sur un espace symbolique, une difficulté particulièrement marquante de leur vie. « L’expression soulage, la création transforme », nous dit Jean-Pierre Klein.

Bien qu'ils nous aient prévenus : "Le théâtre du vécu ne se raconte pas, il se vit", ils nous ont suffisamment "raconté" le déroulement d'une session pour que nous puissions nous représenter ce dispositif et partager avec eux ce que nous en comprenions et nos interrogations.

 

 

Puis, à ce stade du colloque s'est tenu un atelier (4 groupes en parallèle ) pour échanger autour du thème du colloque à partir de ce qu'avaient apporté les intervenants, et plus particulièrement à partir d'une courte vidéo de Laurent Denizeau que l'on peut visionner ici https://www.yapaka.be/video/video-la-vulnerabilite-un-ingredient-inherent-a-notre-condition-humaine

Echanges riches, permettant d'apprécier ce que nous avions entendu et vu mais aussi de se tourner vers des perspectives d'avenir... malgré le contexte difficile dans les différents milieux de travail.

 

Enfin c'est Thomas Périlleux, sociologue, clinicien, qui a été le dernier intervenant du colloque. Il est entré dans le thème du colloque sous un angle qu'il nous avait ainsi présenté :

Retisser le fil de son travail : une poétique de  la relation

"J'ai perdu le fil de mon travail", dit une soignante. Elle fait un "séjour en absurdie". Une absurdie qui atteint de plein fouet de nombreux métiers de l'humain. Comment retrouver le fil lorsqu'il se perd ? Une certaine lutte s'engage pour soutenir ce qui fait battre le cœur du métier. Il s'agit de s'affronter à ce que la pratique professionnelle a d'impossible en cultivant une éthique de la parole. C'est la condition pour renouer des liens de solidarité authentique dans les équipes et dans l'institution. Il est alors possible de cultiver un plaisir de penser, de créer, de rêver, dans un écart à tout ce qui étouffe la vie de travail

Il avait participé aux deux journées du colloque et a pu ainsi faire des liens avec ce qui avait été dit et vécu, dans des échanges vivants avec les participants.

 

 

Sans oublier ... les pauses qui ont permis à chacune et chacun de faire un tour à la table de presse.

Ni la conclusion de ces riches journées, faite par Véronique Boquin-Sarton (présidente de l'AGSAS) qui n'a pas manqué de chaleureusement remercier les intervenants.


Intervenants 

 

Laurent Denizeau, anthropologue, enseignant-chercheur à l’Université Catholique de Lyon. Ses travaux portent sur l’anthropologie du corps et l'éthique de la santé et plus particulièrement la douleur et la souffrance, la vulnérabilité, l’expérience du croire dans la quête de guérison, l’anthropologie existentiale, l'apport de l'anthropologie du corps à l'éthique de la santé.

 

Bernard Golse, pédopsychiatre, professeur des universités-praticien hospitalier émérite de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l'université Paris Descartes, psychanalyste, fondateur de l'Institut Contemporain de l'Enfance. Président de l'association Pikler-Lóczy France.

 

Thomas Périlleux,  sociologue et clinicien, professeur à l’université catholique de Louvain, intervenant dans l’équipe de clinique du travail du CITES (ISoSL) à Liège, membre affilié à l’Association freudienne de Belgique. 

 

Théâtre du vécu

Atelier né de la rencontre d'un professeur de médecine et d'un metteur en scène, proposé aux patients pour prendre de la distance avec des événements marquants de leur vie ... en les transformant en une scène de théâtre !

 

Hélène Bellerose, psychologue du développement et doctorante au laboratoire LPS-DT de l’université Toulouse-Jean Jaurès

Catherine Remermier, chercheuse associée au laboratoire de psychologie du travail du CNAM, équipe clinique de l’activité

Claudine Cicolella, animatrice de groupe de Soutien au Soutien® 

 


Encore disponible 

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Information complète sur le colloque AGSAS 2024
Programme et intervenants complet def.pd
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Argumentaire, programme, intervenants : tout est sur le document téléchargeable ci-contre. À imprimer recto-verso, retournement le long du petit côté. Plier pour avoir un document en format A5.

 



Pour en savoir plus sur les intervenants, pour commencer à découvrir ces auteurs et entrer dans le thème du colloque 

Le dernier ouvrage de Laurent Denizeau

De nos vulnérabilités.

Habiter le monde en ces temps d'incertitude

à découvrir sur le site de Yapaka (Yapaka est un programme de prévention de la maltraitance à l'initiative du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles de Belgique)

https://www.yapaka.be/auteur/laurent-denizeau

 

Télécharger
Le théâtre du vécu
Texte colloque SFPE-AT l'inatendu.pdf
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Le dernier ouvrage de Thomas Périlleux

Le travail à vif. 

Souffrances professionnelles, consulter pour quoi ?

 à découvrir sur le site des éditions Erès

https://www.editions-eres.com/ouvrage/5144/le-travail-a-vif

 

 

Le dernier ouvrage de Bernard Golse

La pédopsychiatrie aujourd’hui.

Ce que les enfants risquent de perdre 

publié en 2023 chez Odile Jacob