Des Ateliers Psycho-Lévine aux Ateliers d'Empathie AGSAS

Fruit de la réflexion du groupe de travail au sein de notre association, les ateliers Psycho-Lévine font peau neuve. Pas dans leur contenu (cadre, valeurs, protocole) mais dans leur appellation !

À leur création, Jacques Lévine disait que ces ateliers permettaient de " développer la capacité à sortir de sa place pour se mettre à la place de l'autre tout en restant à la sienne." (L'enfant philosophe, avenir de l'humanité ? Jacques Lévine avec G. Chambard, M. Sillam et D. Gostain ESF 2008)

Plus de précision sur notre site, ici .

Webinaire Canopé du parcours Nouvelles Pratiques de Philosophie

Dans le cadre du Parcours Transversalité des pratiques en philosophie avec les enfants proposé par Canopé, Maryse Métra et Véronique Schutz ont présenté les Ateliers de Philosophie AGSAS® le 24 Janvier 2024.

Vous pouvez retrouver le webinaire et l'écouter sur Youtube.

Pensons l'éducation [en dialogue]

Par M. Gagnon

Mathieu Gagnon est enseignant chercheur à la Faculté d'éducation de l'Université de Sherbrooke (Québec).

Dans le cadre d'une série de podcasts sur les pratiques philosophiques avec les jeunes, il a contacté Michèle Sillam et Véronique Schutz pour un enregistrement sur le thème des Ateliers de Philosophie AGSAS.

Découvrez cet échange ici.

La revue N°34

La revue JE est un autre N°34 sera entièrement consacrée au Soutien au Soutien® dans la suite des journées intitulées "50 ans de Soutien au Soutien®, chemin faisant..." qui se sont tenues les 7 et 8 octobre 2023 à Paris.

Cette revue rassemblera les interventions de ces journées ainsi que des textes théoriques et cliniques.

Marquant une nouvelle étape dans l'histoire de l'AGSAS, elle s'inscrit dans la continuité des ouvrages JE est un autre paru en 2001 et Prévenir les souffrances d'école, en 2008.

Encore un peu de patience avant de la découvrir, elle paraîtra en avril !

En attendant, découvrez le sommaire ! Ici

Nous vous rappelons que si vous choisissez l'adhésion intégrale à l'AGSAS, vous recevez la revue gratuitement.

L'école des quatre langages

Le film documentaire tourné à l'école Jacques Lévine de Chabannière(69) continue de cheminer à travers la France entière.

Une projection a eu lieu le jeudi 7 mars 2024 à 20H30 à Utopia St Ouen l'Aumône(95).

Une prochaine aura lieu à Foix (09) le 2 mai 2024

Informations auprès de  Audrey Calmels à cette adresse : audreycalmels@riseup.net

Une autre est également prévue le 26 juin à Livry-Gargan dans le cadre d'un colloque organisé par l'INSPE de Créteil. Vous pourrez retrouver plus de précisions dans les semaines à venir sur notre site.

Vous pouvez, vous aussi, organiser une projection dans votre ville en vous adressant à Véronique Boquin-Sarton ou Rose Join-Lambert, contacts sur notre site.

Convergence(s) pour l'Éducation Nouvelle

Le collectif organise la prochaine biennale internationale, à Nantes du 30 octobre au 2 novembre 2024.

L'AGSAS s'est engagée dans ce travail et plusieurs membres de l'AGSAS font des propositions d'ateliers et de débat en lien avec les axes de réflexion de cette biennale.

Téléchargez la présentation synthétique de la Biennale 2024, ici.

Congrès FNAREN 2024

Le 37éme congrès FNAREN aura lieu à Saintes du dimanche 9 au mercredi 12 juin.

Il est organisé par l'équipe des voix liées sur le thème "De soi à nous, de nous à soi".

Marie-France Jallageas et Maryse Métra représenteront l'AGSAS et y feront une intervention.

Retrouvez toutes les informations et inscrivez vous sur le site.

Congrès AGEEM 2024 : En corps encore

C' est le titre du 97éme congrès national de l'AGEEM.

Il se tiendra du 3 au 5 juillet 2024 à St Brieuc.  Les recherches et les conférences s'appuieront sur cette question : Corps, développement, santé, quels apprentissages à l'école maternelle ?

Le guide pédagogique du congrès est téléchargeable sur le site de l'AGEEM.

Signature de l'appel à la riposte

Le 19 janvier dernier, le Collectif école-riposte lançait un appel public dans le Café pédagogique :  « Nous appelons toutes celles et tous ceux qui ne peuvent se résigner à une école du tri social, à participer à nos travaux pour un Grenelle alternatif » et proposait la signature d'un texte proposant "un grand mouvement d’élaboration d’alternatives pour l’École, visant à une grande réforme pour refonder une institution éducative démocratique, humaniste, moderne."

L'AGSAS est signataire de ce texte en tant qu'association.

Il est possible de le signer  d'une position individuelle, ici.

Vous pouvez découvrir la tribune parue dans le journal Le Monde, le  13 février, ici.

Nous donnerons des informations au fur et à mesure sur notre site.

Rencontres Poitevines de Psychologie à l'École

Les 14èmes RPPE auront lieu les 26, 27 et 28 juin à l'Université de Poitiers.

Le thème retenu cette année est : Apprendre et Grandir à l'ère du numérique

Des précisions, ici.

Urgence de la psychiatrie institutionnelle

de Pierre Delion aux Éditions Campagne Première

Plutôt que de dénoncer une nouvelle fois l’abandon de la psychiatrie « humaniste » par les politiques au profit d’une psychiatrie « vétérinaire » et médicalisée, Pierre Delion propose dans cet ouvrage de revenir aux fondamentaux de la psychiatrie institutionnelle et de démontrer en quoi elle est hautement profitable aux patients.Il pose les limites de la cure psychanalytique pour le traitement des maladies mentales graves et montre que c’est l’espace spécifique pour les accueillir avec un groupe de soignants pour les accompagner qui fondent la réussite de la psychiatrie institutionnelle. Toutes les personnes intervenant dans ces lieux sont impliquées dans le parcours du patient… du cuisinier jusqu’au médecin !

Chacune d’entre elles devient un élément de la constellation transférentielle* du patient, la mise en narration de leurs témoignages contribue à un apaisement du malade. La manière dont l’équipe de professionnels « habite » les établissements en s’adaptant aux différents contextes fait Institution.

S’inspirant de Mélanie Klein, François Tosquelles, un des fondateurs de la psychiatrie institutionnelle avec Jean Oury, montre que c’est en s’appuyant sur la partie saine, composante de tout être humain, que le thérapeute va pouvoir agir sur la partie « abîmée ».

[On retrouve ici le concept de la dimension intacte du Moi de l’écoute tripolaire chère à Jacques Lévine.]

Face aux troubles autistiques, Delion résume ainsi sa philosophie : « Éducatif toujours, pédagogique si possible et thérapeutique si nécessaire. »

Actuellement, les mesures prises pour quelques personnes délinquantes deviennent la norme pour tous, Delion plaide pour une psychiatrie sécure et non pas sécuritaire.

Sabine Gessain

*Constellation transférentielle : dans le cas de l'autisme, un patient va transférer sur plusieurs personnes différents affects. Ces personnes, en mettant ensemble par la parole et l'analyse tous ces ressentis éparpillés, vont pouvoir raconter au patient, mettre en récit son histoire, et cela l'apaisera. 

Personne ne sort les fusils

De Sandra Lucbert

TRAVAILLER LE LANGAGE, TRAVAILLER LA PENSÉE

 Après avoir assisté au procès France Telecom en 2019, Sandra Lucbert écrit « Personne ne sort les fusils » où elle dénonce la langue du management néolibéral. Elle s’appuie pour ce faire sur deux prestigieux prédécesseurs :

- Rabelais :

« Alors Pantagruel est en voyage de découverte, il navigue avec ses compagnons, de monde en monde. Dans l’épisode des paroles gelées, ce qui lui apparaît soudain, ce sont des mots, des sons, des phrases, solidifiés par le gel – il voit tout ce que le langage peut contenir. Non seulement les mots condensent en eux des mondes, mais, selon leur état, ils les révèlent (dégel) ou au contraire les renferment (gel). »[1] 

- Victor Klemperer [2] :

« Klemperer avait montré comment le Troisième Reich avait refait la langue allemande selon ses nécessités. Une langue technique, conçue selon certains objectifs de productivité et instituant des différences de droits entre les humains, peut transformer un corps social jusqu’à faire que tous les moyens soient permis pour parvenir à l’efficacité telle que cette langue la définit. Une langue technique pour déchiqueter : en l’employant, on ne fera que son devoir. Cette langue des nazis, Klemperer la nomme LTI (Lingua Tertii Imperii : la Langue du Troisième Reich).

Notre langue oppressive s’appelle la LCN (Lingua Capitalismi Neoliberalis ; du Capitalisme Néolibéral) : l’anglais managérial, lui aussi, produit un monde en même temps qu’il l’exprime. Un monde pour le flow. »[3]

Sandra Lucbert donne à la littérature le rôle de s’emparer du langage pour en dénoncer les enfermements, les pièges, la sourde oppression de classe qui s’y loge et vient entraver la pensée sans qu’on y prenne garde. La langue de « Personne ne sort les fusils » est une langue âpre et tranchante, elle rejoint les « mots de gueule » de Rabelais.

À l’AGSAS, nous sommes convaincus du rôle médiateur et fécond de la parole, celle portée par un sujet. Qu’en est-il du langage ? Celui dans lequel on tombe à sa naissance, ceux qu’on subit tout au long de sa vie, celui qui se constitue en concepts.

Pour nous qui travaillons sur le Langage intermédiaire de Jacques Lévine et réfléchissons sur l’actualité des concepts psychanalytiques, ce livre est une source de réflexion. De quoi sommes-nous porteurs, quand nous employons tel mot ou telle expression, parfois à notre insu ? Inversement, quand nous cherchons nos mots, les échangeons, rebondissons de l’un à l’autre, quel monde cherchons-nous à exprimer ?

Claudine Cicolella, Catherine Chaillet

[1]    Sandra Lucbert, Personne ne sort les fusils, Seuil, 2020, p. 33.

[2]    Victor Klemperer, 1881-1960, philologue allemand, interdit d’enseignement par les nazis, a échappé à la déportation du fait que sa femme était « aryenne ». Durant ce temps, il tient un journal où il note une somme d’observations sur la vie quotidienne. Le langage est au centre de sa réflexion. Il en fait un livre sous le titre : « La LTI, langue du Troisième Reich » paru en 1947.

[3]    Sandra Lucbert, ibid., p.49. Le « flow », est le leitmotiv « néo-libéral » qui parcourt le livre, flux financier que rien ne doit entraver surtout pas des considérations salariales.

Pensées vagabondes

de Bernard Delattre

L'AGSAS vous annonce avec plaisir la publication du livre de Bernard Delattre, secrétaire général de l'AGSAS pendant de nombreuses années.

« Comme convenu M. Tournai, l’instituteur de mon village est venu me chercher à la maison pour m’emmener à l’internat du collège où je viens d’être admis en sixième. C’est un dimanche après-midi, le dernier dimanche de septembre. La voiture est pleine, du moins, une grande partie du siège arrière et le coffre. Il me faut emporter un matelas, deux couvertures, des draps, ma valise, ma boîte de réserve pour la cantine, confectionnée pour l’occasion par le menuisier du village, ma boîte de dortoir, ma boîte à chaussures. Il reste juste, à l’arrière de la voiture une petite place pour moi. Ma sœur de treize ans mon aînée qui m’accompagne a pris place à l’avant. M. Tournai avait promis à mes parents qui n’ont pas de voiture qu’il m’emmènerait au collège la veille de la rentrée, il tient parole. Il est très heureux, cela se sent, bien qu’il soit de nature réservée : “Nous avons réussi, Bernard, la route s’ouvre pour toi… ” » (Quatrième de couverture)

Veiller sur elle

de Jean-Baptiste Andréa,  L’Iconoclaste, 2023

J’ai lu et même relu avec un vif plaisir ce volumineux roman, couronné par le Prix du roman FNAC et le Prix Goncourt 2023.

 Mais comment présenter ce livre passionnant qui vous plonge dans une histoire touffue et mouvementée ? Peut-être dire d’abord que le livre commence par la fin puisqu’ il est question d’un « enfant de 82 ans en proie à un cauchemar » et sur le point de mourir, veillé par des moines. Avant d’expirer, le vieil homme qui vit dans un monastère depuis 40 ans sans avoir jamais prononcé de vœux, revisite sa vie où il a été sculpteur.

L’action se situe dans la première moitié du 20^ème siècle, entre la France où Michelangelo Vitaliani est né de parents italiens en 1904, et l’Italie, où sa mère, veuve dès 1914, l’envoie près de Turin apprendre la sculpture auprès de son oncle. L’enfant a 12 ans et supporte sans rien dire les humiliations du maître. 

Comme il déteste son prénom, le jeune apprenti qui souffre de nanisme, dit préférer qu’on l’appelle Mimo.

 Qu’est-ce qui aide l’adolescent puis l’adulte à vivre et qu’est-ce qui fait que, parallèlement, on a envie de savoir ce qui va lui arriver ?

La fierté et le bonheur de créer : Mimo aime sculpter, travailler les blocs de marbre jusqu’à faire apparaître des formes sensibles : un ours en mouvement, des oiseaux, des Pieta. L’admiration que suscitent ses œuvres et la célébrité qu’il atteint nourrissent l’immense désir de reconnaissance de celui qui reprochera à sa mère de l’avoir abandonné. Le lecteur éprouve une sympathie profonde pour l’artiste humble et génial qu’il est.

Un autre motif central du roman est l’amitié à la fois fragile et durable entre Mimo et Viola, fille de la riche famille des Orsini qui a le même âge que le petit sculpteur. Elle admire son art et le considère comme un égal ; elle lui donne des livres pour qu’il se cultive. Quant à lui, il soutient le désir d’indépendance de l’adolescente rebelle et il la rejoint volontiers au cimetière « pour écouter les morts ». La connivence entre les « jumeaux cosmiques » se poursuit bien au-delà de l’adolescence et alors même que Mimo est envoyé par son oncle à Florence et plus tard à Rome où il est jalousé et brimé. Sans nouvelles de Viola, il mène le soir une vie de débauche mais écoute aussi des airs d’opéra. Plus tard, après que Mimo eut accepté des commandes de Mussolini, Viola lui ouvre les yeux sur sa compromission à l’égard du fascisme et en 1943, à la fin de son discours d’admission à l’Académie Royale d’Italie, il dénonce « le régime d’assassins ». Ce volte-face inattendu lui vaut 3 années de prison et la destruction d’une partie de ses œuvres.

Lorsque Viola qui s’est mariée et a été malheureuse perd la vie lors d’un tremblement de terre en 1946, Mimo part pour un an à Florence où il sculpte Marie et son Fils. Et en 1948, devenu aveugle, il rejoint le monastère pour « veiller sur elle », elle « abimée dans un rêve de pierre ».

Finalement, je pense que la Pieta invisible et cependant toujours présente est au cœur du roman. Il est question d’elle dans les nombreux chapitres qui alternent avec le récit des aventures des protagonistes, car des savants sont venus au monastère pour l’étudier et tenter de comprendre la « troublante impression de mouvement » qu’elle dégage. Qui Mimo a - t-il pris pour modèle en sculptant Marie ? Viola, son amie, sa moitié féminine, son inspiratrice ? Marie qui regarde son fils souffrant en le tenant dans ses bras, est peut-être aussi la propre mère de Mimo qui, en l’abandonnant à un oncle à l’âge de douze ans, a ressenti la souffrance de la séparation, et ce, d’autant plus que, meurtrie par l’infirmité de son fils, elle ne l’avait vraisemblablement pas assez aimé.

 Bien des questions restent ouvertes, et notamment sur les quarante années de la vie de Mimo au monastère. C’est tout l’art du romancier Jean-Baptiste Andrea, qui a d’abord été scénariste, de faire appel à l’imaginaire du lecteur pour laisser ce dernier composer son œuvre avec lui. Viola avait dit un jour à Mimo : « Nous ne sommes pas des aimants. Nous sommes une symphonie. Et même la musique a besoin de silences. »

                                                     Jeanne Moll

2024 Que la Paix soit !

Parce que le temps des vœux est toujours le bienvenu dans notre époque troublée par les conflits, lisez ce poème, porteur de paix et d'espoir dans l'avenir, qui nous est offert par Martine Lacour Masvigner. Elle nous rappelle notre rôle essentiel d'éducation auprès des enfants.

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