Atelier d'Interrogation Collective
Qu'est-ce qu'un Atelier d'Interrogation Collective ?
UN DÉBAT A VISÉE ANTHROPOLOGIQUE
Ces Ateliers d’Interrogation Collective font partie des ARCH, Ateliers de Réflexion sur la Condition Humaine avec les Ateliers de Philosophie, les Ateliers Psycho-Lévine et la Lettre à un ami. C’est le lieu d’une réflexion collective qui favorise l’élaboration d’une réflexion personnelle sur la vie. Ces ateliers ont donc une visée anthropologique qui fait grandir l’humain. Décrits succinctement dans le livre Pour une anthropologie des savoirs scolaires, ils font partie de ces dispositifs qui peuvent permettre aux élèves de développer une nouvelle façon de former groupe avec l’école et les savoirs, tout en luttant contre ce qui est décrit par Jacques Lévine comme un fléau du XXIème siècle : la désappartenance généralisée.
Ces ateliers permettent l’élaboration de la pensée de chacun par la prise en compte de la pensée des autres grâce aux échanges dans le groupe. Leur but principal est que dans un cadre respectant l’éthique de la discussion, chacun puisse, en toute autonomie, sans avoir à se soumettre à la pensée directive d’un animateur - garant du cadre - s’interroger sur une problématique, défendre ses idées en argumentant, rebondir éventuellement sur la pensée des autres pour faire évoluer sa propre pensée. On part du principe que c’est le conflit d’idées qui fait avancer la pensée. L’entremêlement des connaissances, des idées, des associations libres, des ressentis qu’expriment les participants, permet de mettre en évidence la complexité de la pensée qui cherche à rendre plus intelligible la condition humaine.
UN CADRE RESPECTUEUX OU CHACUN SE SENT EN SÉCURITÉ : « HORS MENACE »
Ni jugement, ni obligation à exprimer sa pensée, pas non plus de conflictualité entre les personnes et encore moins d’évaluation, mais un cadre permettant à chacun d’être considéré comme un interlocuteur valable qui parle en son nom propre en disant « je » et qui peut s’autoriser à changer d’avis sans être jugé par les autres participants.
Suffisamment volontaires et disposés à respecter le cadre, les participants sont libres de garder le silence. Ils savent bien que, si les réflexions émises pendant le débat peuvent être divulguées hors de l’atelier, le nom de celui ou celle qui les a énoncées doit rester confidentiel, que le débat porte sur les idées et non sur la personne de celui ou celle qui les a prononcées. La règle veut qu’on ne parle pas lorsque quelqu’un est en train de s’exprimer, pas même en chuchotant car cela peut lui ôter toute envie de le faire, qu’on ne monopolise pas la parole et qu’on prête attention aux demandes de prises de parole.
L’animateur ne prend pas part aux échanges mais il est garant du cadre. Formé à la méthode par l’AGSAS, il sait qu’il doit garder une neutralité visible pendant toute la durée de l’atelier et ne montrer ni approbation ni opposition aux idées émises. Il ouvre le débat par la phrase rituelle « Pensez-vous que … ? ». Il laisse un temps de réflexion silencieuse avant d’ouvrir le débat. Il intervient le moins possible et seulement si c’est utile par rapport au cadre. En s’appuyant sur son écoute des participants et les différentes directions que prend la discussion, il ouvre à de nouvelles interrogations en introduisant la question « comment comprendre que… ? ». Après 45’ (cela peut aller jusqu’à 1 heure) il pose la question « comment ça s’est passé pour vous ? ».
EN PRATIQUE
Ces Ateliers d’Interrogation Collective s’adressent à toute sorte de public (plutôt à partir du cycle 3 en milieu scolaire). Les échanges, d’une durée d’environ une heure, sont facilités par une disposition en cercle et la participation d’un effectif restreint (10 à 20 personnes). Les thèmes peuvent être proposés par les participants ou par l’animateur. Ils peuvent être connus à l’avance ou découverts au moment de l’atelier. Ils concernent les questionnements sur la condition humaine et les « choses de la vie ».
AGSAS, 2022